Questions/Réponses

Parents accompagnateurs et laïcité

Publié le 17/03/2023 par Vigie de la Laïcité
Avec Vigie de la Laïcité

Publié le 17/03/2023
Par Vigie de la Laïcité
Avec Vigie de la Laïcité

Question

Dans le cadre du Vademecum de la laïcité, la fiche 22 traite des parents porteurs de signes religieux ostensibles dans le cadre d’activité pédagogique. Cette fiche s’appuie sur l’étude de cas du CE de 2013 et la loi de 2010. Ma question est la suivante : comment peut-on s’appuyer sur cette étude qui, corrigez-moi si je me trompe, assure qu’il n’y a pas de tierce catégorie de personne entre les personnes fonctionnaires et les usagers. Ayant lu récemment l’ouvrage de M. Miaille, La Laïcité (2014), on y trouve l’assertion suivante : la qualification de collaborateurs du service public serait sans valeur en droit. Conscient qu’il y a dû y avoir d’autres lois depuis la rédaction de cet ouvrage, pourriez-vous m’indiquer si l’argumentaire posé par ce Vademecum se tient ? Je me rappelle que la première mouture du Vademecum autorisait les intervenants extérieurs (associations) à venir en classe avec d’éventuels signes religieux.

Réponse

  1. Seuls les élèves sont soumis à une interdiction de porter des signes par lesquels ils manifestent ostensiblement leur appartenance religieuse (loi de 2004)
  2. Les parents d’élèves, usagers du service public, ne sauraient être de manière générale assujettis à la même obligation
  3. Seule l’hypothèse de circonstances particulières dans l’établissement qui caractériseraient un risque de trouble généré par l’expression de ses croyances religieuses par un parent accompagnateur pourrait le cas échéant justifier une telle règle de neutralité

Voilà le sens de l’étude du Conseil d’État de 2013 qui demeure valable. Plusieurs amendements législatifs visant à soumettre les parents accompagnateurs à une obligation de neutralité religieuse ont été repoussés.

Cela étant, depuis lors, la Cour administrative d’appel de Lyon a jugé (23 juil. 2019, n°17LY04351) que le principe de laïcité « impose également que quelle que soit la qualité dans laquelle elles interviennent, les personnes qui, à l’intérieur des locaux scolaires, participent à des activités assimilables à celles des personnels enseignants, soient astreintes aux mêmes exigences de neutralité ».

A supposer que cette dernière parole judiciaire soit irréprochable, elle ne vise en toute hypothèse que le cas où les parents d’élèves seraient invités à intervenir dans les salles de classe. De sorte que le sort des parents accompagnateurs de sorties scolaires (ie en dehors de l’école) demeure gouverné par un principe de libre expression des croyances religieuses.

Enfin, en effet, on ne saurait qualifier les parents de collaborateurs du service public. Ce sont des usagers du service public.

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