L’accompagnement d’une sortie scolaire constitue une aide logistique bénévole ponctuelle, notamment pour assurer la sécurité des élèves. Il ne s’agit pas d’une mission de service public visant à délivrer des savoirs. Ainsi, par exemple, les parents d’élèves ne peuvent pas, dans ce cadre, assurer une mission pédagogique en commentant un tableau ou une œuvre d’art quelconque.
Dès lors, les parents accompagnateurs n’exerçant pas de mission de service public, et simples usagers « collaborateurs occasionnels du service public » (appellation permettant une couverture par l’assurance de l’école), ils ne sont pas soumis au principe de neutralité.
En revanche, lorsque les parents exercent une mission assimilable à celle d’un enseignant (ce qui ne peut qu’être une exception), et donc de service public, pour assurer une mission pédagogique et la délivrance de savoirs en classe, ils sont dans ce seul cadre soumis au principe de neutralité.
Il faut distinguer entre l’accompagnement des sorties scolaires (en-dehors de l’établissement), pour lesquelles le port de signes religieux ne peut être interdit (cf.TA Amiens, 15 décembre 2015, n° 1401797 ‐ Mme Loubna A. : L’accompagnement des sorties scolaires par des mamans portant le voile islamique constitue une des manifestations de leur participation, en leur qualité de membres de la communauté éducative, à la vie scolaire. Elles n’ont pas la qualité d’agent public et ne sont pas tenues à la stricte neutralité religieuse à laquelle les agents publics sont astreints) et une intervention dans l’établissement : cf. CAA Lyon, 23 juillet 2019, n° 17LY04351, « Le principe de laïcité de l’enseignement public […] impose également que, quelle que soit la qualité en laquelle elles interviennent, les personnes qui, à l’intérieur des locaux scolaires, participent à des activités assimilables à celles des personnels enseignants, soient astreintes aux mêmes exigences de neutralité ».