« La loi que nous vous apportons est libérale. Oui, notre loi est une loi de liberté, qui fait honneur à une assemblée républicaine ! ». C’est ainsi qu’Aristide Briand qualifiait la loi dont il était le rapporteur, celle du 9 décembre 1905, au fondement de notre système laïque.
La laïcité est d’abord une liberté. Et c’est parce qu’elle est une liberté qu’elle fabrique de l’égalité et concourt à davantage de fraternité. En 1905, il ne s’agissait pas de contraindre tout citoyen mais de contraindre des velléités fanatiques ou exclusives d’individus ou d’institutions. On n’a pas pris aux citoyens des libertés, on les a renforcées, dans le respect du cadre collectif. La logique est simple : tout à la fois protéger la liberté de conscience et l’expression des croyances ou convictions ; et empêcher toute contrainte religieuse ou de pensée. Nous sommes bien libres d’être qui l’on veut ; et égaux devant l’Etat qui ne s’en mêle pas. Libres de penser, sauf à nous hisser sur les autres pour l’exprimer. C’est cet équilibre qui renforce notre fraternité. Il n’y a ainsi plus de majorité opposée à des minorités, il n’y a que des Français, aux croyances et convictions diverses, mais liés par des valeurs communes, celles des Lumières et de la déclaration de 1789.